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BERNARD MONTAUD Le corps ne ment jamais

Site internet : https://bernardmontaud.org

TÉMOIGNAGE

Par ce travail, j’ai revécu dans mon corps ma naissance, mais l’on peut surtout parler de RE-NAISSANCE.
Je voudrais déjà expliquer très brièvement comment je suis arrivée à la psychanalyse corporelle.
Les années passaient, j’avais construit ma vie, la famille, la maison, le travail et malgré ce bonheur réel, je me sentais toujours vide d’un certain amour que je ne pouvais pas expliquer. Je voulais connaître la provenance de ce mal-être ressenti, j’ai essayé beaucoup de choses mais tout n’était qu’éphémère.
Je me suis renseignée sur cette pratique-là et pour moi qui ai besoin de concret, j’ai senti que cette méthode m’apporterait sans aucun doute les réponses que j’attendais.
J’ai donc suivi ce chemin pour comprendre le Sens de ma Vie sur cette Terre.
Par ce travail, j’ai revécu dans mon corps ma naissance, mais l’on peut surtout parler de RE-NAISSANCE.
Je sais aujourd’hui que j’étais Attendue sur la Terre, que je ne suis pas le fruit du hasard. J’allais être le trait d’union dans cette famille, cette source de vie qui relierait les uns aux autres, ce feu que je tiendrais toujours allumé pour que rien ne se meurt.
Je me suis sentie tellement aimée dans mes chairs et dans mon âme par une force si puissante qui m’a envahi toute entière que cela a rempli tout le vide que je ressentais. Pour une fois, je me suis sentie remplie ! Remplie d’Amour ! C’est un monde inconnu que j’ai découvert : l’état de Grâce d’un être pur et unique qui arrive sur la Terre. Un être plein !
Cela m’a permis aussi de comprendre tout ce que j’ai mis en place en arrivant sur terre pour m’adapter à cette famille-là et qui ne pouvait être que celle-là. C’est celle qu’il me fallait pour être cette personne unique que je suis aujourd’hui. Je ne peux pas être quelqu’un d’autre.
Aujourd’hui, je me sens libre et surtout libérée de ce mal être, je comprends pourquoi je suis venue sur terre et je sais surtout dans mon corps et dans mon Cœur que c’est ce papa et cette maman qu’il me fallait.
C’est un bonheur total que je ressens !
Une véritable libération de toutes mes interrogations !
Je me savais pleine d’énergie mais celle-ci n’est rien comparée à l’Amour immense que j’ai ressenti au plus profond de moi et à la Force de Vie avec lesquels je me suis sentie totalement connectée.
Quel magnifique voyage, le plus beau pour Moi aujourd’hui, tout y est Pur et Plénitude ! et surtout, ce voyage ne peut être que le Mien !
MERCI, MERCI pour ce Voyage Éternel et inoubliable !

BERNARD MONTAUD Le corps ne ment jamais
Site internet : https://bernardmontaud.org

CONNAÎTRE SON PASSÉ POUR COMPRENDRE ET MIEUX VIVRE SON PRÉSENT

« La psychanalyse par elle-même n’est ni pour, ni contre la religion. Elle est un instrument impartial qui peut servir au clergé tout comme au monde laïque, lorsqu’il n’est utilisé que pour libérer les gens de leur souffrance » De Freud dans une lettre envoyée au pasteur Pfister 

« Il y a plus d’un siècle, les grands fondateurs de la psychanalyse annonçaient déjà un principe    fondamental : c’est dans le passé que se trouvent les clefs de la compréhension de notre présent ! Car c’est durant les traumatismes de la naissance, de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence que nous construisons notre personnalité  Et c’est grâce à ces quatre rendez-vous de notre histoire personnelle que peu à peu nous avons élaboré nos comportements traumatiques inspirant aujourd’hui encore toute notre existence quotidienne. Ainsi, faut-il admettre que le plus sûr moyen de comprendre son présent nécessite de recomprendre son histoire d’une manière ou d’une autre » Bernard Montaud

« Pardonner ce n’est pas oublier.
C’est accepter de vivre en paix avec l’offense.
Pour pardonner, il faut se souvenir.
Une blessure cachée s’infecte et distille son poison.
Il faut qu’elle soit regardée, écoutée, pour devenir source de vie. » Tim Guénard

LES ARTICLES

LA PSYCHANALYSE CORPORELLE
Une approche douce et puissante


Un dossier sur les loisirs paru sur la revue REFLETS n°24 Juillet-Août-Septembre 2017
De la besogneuse à la femme de plaisir

Valérie Robert. Masseur-kinésithérapeute DE, diplômée des Universités Louis Pasteur de Strasbourg en médecine physique, psychanalyste corporelle et secrétaire générale de l’Institut Français de psychanalyse Corporelle.

La Psychanalyse Corporelle m’a permis de découvrir que le choix de nos loisirs est conditionné par notre aptitude à vivre ou plutôt à accéder à notre propre plaisir.
La source de nos comportements face au plaisir se détermine durant la construction de notre être psychique avec, tout d’abord, la naissance – le traumatisme primordial- qui instaure notre personnalité  et trois événements précis, les traumatismes secondaires qui vont la structurer : un dans la petite enfance, un dans l’enfance, un dans l’adolescence.

Nous avons certes une carte d’identité extérieure avec un nom, un prénom, une adresse …mais nous avons surtout une carte d’identité intérieure nous programmant dans une manière d’être unique ou plutôt dans une manière unique de souffrir.

C’est le mystère de l’existence humaine ; avec ce besoin permanent de souffrir pour nous reconnaître et nous sentir exister, nous provoquons ou interprétons sans cesse des situations présentes fidèlement à notre passé selon un des trois axes correspondant à un des trois traumatismes secondaires vérifiant ainsi « Ah, c’est bien moi ! », par une superposition passé/présent automatique inconsciente, et sauvant ainsi notre raison.

Tel un trésor caché dans un coffre fort, notre histoire personnelle, conditionnant tous nos comportements présents, est enfouie dans notre subconscient.

Nous sommes devant l’unique choix, celui de bien vivre ou mal vivre avec notre programmation intérieure. Sans travail intérieur, nous choisissons, sans le savoir, plutôt de mal vivre.

La psychanalyse corporelle m’a été d’une aide précieuse pour rencontrer de façon très concrète cette petite fille toujours présente. La connaissance de mon passé m’a permis de mettre un nom sur chacune de mes trois blessures, et surtout de comprendre, à travers ce scénario traumatique que je répétais sans cesse, la femme que j’étais devenue : une femme toute coincée ne laissant aucune place à ses envies mais à contrario saturant ses journées d’obligations, étouffant sa féminité, sa sensualité, ses désirs sexuels et ne se donnant aucune valeur.

Autant dire qu’à cette époque, le mot « loisir » ne faisait pas partie de mon vocabulaire.
Je me sentais tout de plomb, fermée, coincée, muette, mais néanmoins avec dedans l’envie furieuse de vivre. Je m’éteignais, mon corps devenait de plus en plus raide, et surtout je mettais ma vie en danger : à force d’étouffer, d’éteindre la vie en moi, la maladie finit un jour par pointer le bout de son nez.

La psychanalyse corporelle m’a permis de reconquérir mon corps. Je retenais tellement la vie. Lui, il connaissait la route, avec toutes mes résistances traumatiques, je le bloquais, j’ai appris à le laisser faire, à lui faire confiance, à faire confiance en la vie.
Dans ce travail de recherche sur le passé, j’ai retrouvé une petite fille profondément amoureuse de la vie, connaissant le caractère précieux, sacré de la vie sur terre, s’enchantant d’un tout petit rien , une petite fille remplie de féminité, de sensualité goûtant dans ses chairs à des plaisirs brûlants, une jeune adolescente vivant le temps d’un court instant , un amour pur terrestre.
La connexion à cette dimension profonde de mon être m’a alors donné l’envie de transformer ma vie.
L’idée de rester besogneuse, de vivre en catimini jusqu’à la fin de mes jours m’était devenue insupportable.
Apprendre à aimer la besogneuse fut le premier pas de mon chemin de transformation intérieure, sourire sur celle qui ne se laissait aucun espace de vie dans ses journées, qui arrivait éreintée à la fin de ses journées. Sans cette étape, rien de plus n’aurait été possible.
Le deuxième pas, le dépassement de ma propre histoire a été ensuite une vraie rééducation au plaisir, au monde des envies dans ma vie ordinaire ; ce secteur, qualifié par la Psychanalyse Corporelle de « sexualité dans l’ordinaire », m’a permis et me permet encore aujourd’hui, d’apprendre à faire l’amour avec les petits événements de la vie ordinaire.
Aujourd’hui, c’est toujours la même chose, chaque jour, je dois choisir entre me lever avec l’obsession d’exécuter la liste des obligations que je me suis formatée dans la tête dès le réveil ou décider un autre destin pour mon être, un destin où je m’accorderais un millimètre d’importance supplémentaire par rapport à d’habitude, où je prendrais le temps de réveiller mon corps, où je dégusterais un petit-déjeuner de mon choix, je prendrais un temps délicieux pour m’occuper de moi à la salle de bain… ce n’est pas grand-chose en soi mais ce n’est pas du tout la même journée qui démarre. Alors, mon esprit, avec ce millimètre d’importance que je me suis accordée dès le réveil n’est plus le même; les choses deviennent plus claires et, dans cette liste des obligations sans fin, je discerne des impératifs que je m’étais fixée pour la journée mais qui en fait n’en sont pas. Des fausses obligations, de toute façon, je le sais, il en restera quand même. Je suis beaucoup trop subtile dans ce fonctionnement de fuite de mes envies. Mais quelle importance ? Ce qui compte, c’est passer de la femme besogneuse à la femme tentant des expériences de dépassement dans son plaisir.
Ma journée commence; je dois aller travailler. Comment ne pas perdre le cap du sourire sur la besogneuse dans ces journées où les obligations s’enchaînent les unes après les autres ?
Je découvre alors la main amoureuse de la kinésithérapeute qui accueille le patient qu’elle touche, qu’elle masse parce que, dans ce même instant, elle a tout simplement su s’accueillir en imperfection pour elle-même.
De même, prendre le temps de boire un verre d’eau ou de m’asseoir 5 minutes quand je suis débordée, caresse mon âme; par cette attention délicate accordée à mon être,  je deviens importante à mes propres yeux.
Reconnaître ce pur instant de bonheur lorsque je prends le temps de déguster un café, notamment ce goût corsé qui me réveille à ma propre puissance amoureuse de vie, à la puissance de cette petite fille et par conséquent à celle de la femme, me procure une joie indicible.
Ces petits instants de bonheur conscients et sans éclat qui agrémentent mes journées ont peu à peu transformé mon être, ont réveillé la femme de plaisir.
Dans une progression millimétrique, je me suis aussi réconciliée peu à peu avec mon corps, j’ai appris et j’apprends encore à l’aimer ; dans une transparence secrète de moi à moi, je reconnais, j’accepte les parties de mon corps que j’aime, celles que j’aime moins tellement elles me renvoient au cœur brûlant de ma propre histoire. J’apprends à le connaître, à reconnaître ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, j’apprends aussi à reconnaître mes fantasmes sans les juger.Dans cette sexualité masturbatoire qui n’est ni plus ni moins qu’un se faire l’amour à soi-même, j’étalonne le plaisir que je suis en droit d’attendre dans la sexualité charnelle. Que ce soit apprendre à faire l’amour avec les petits événements de la vie ordinaire, ou apprendre à me faire l’amour, les deux ont joué un rôle essentiel pour me permettre de m’épanouir peu à peu dans la sexualité charnelle avec mon mari, à jouer avec mes désirs, à me dépasser pour lui faire plaisir, expérience ultime de se donner dans l’amour charnelle.
Je garde un souvenir délicieux de cette soirée où j’avais organisé un repas en tête à tête avec mon mari et où je m’étais habillée dans le but d’aiguiser son désir; pour sûr, ce fut réussi mais j’avais vu trop grand, trop fort; n’assumant pas ses yeux chargés de désir sur moi, j’ai passé la moitié de la soirée avec un tablier de cuisine camouflant mes formes.
Tenter de devenir expert de son propre plaisir est un chemin sans fin; ça demande une attitude de présence à soi, d’amour aussi pour soi autant pour les expériences ratées que réussies.
Aujourd’hui, chaque instant de vie, je le sais, peut être source de plaisir.
Le plaisir est à portée de mains, partout, tout le temps. Reconnaître le beau autour de soi, le bonheur de respirer un air frais, la beauté d’un être, le lui dire, me nourrit, me remplit, me met en joie et me fait tellement aimer la vie. Grâce à cette quête du plaisir, j’ai pu petit à petit accéder à des loisirs que je n’envisageais même pas : une nuit dans un hôtel luxueux, des soins de luxe, des vacances d’hiver, prendre l’avion pour passer juste le temps d’un week-end à Londres. Je dois tout de même avouer une chose essentielle : je n’aurais jamais, pu accéder au meilleur de moi-même, je n’aurais jamais pu dépasser le cœur brûlant de mon histoire dans la sexualité charnelle sans accompagnement spirituel ; j’ai reçu la force, l’amour qui m’ont permis de me dépasser à des endroits où seule, j’aurais abandonné.
Et dans ce grand bal amoureux du plaisir, où chaque secteur compte et entre en interaction l’un avec l’autre, que ce soit la sexualité dans les événements de la vie ordinaire, la sexualité masturbatoire, la sexualité charnelle, je peux aujourd’hui goûter à des états puissants de bien-être qui me font sentir au fond de mon être une présence douce, aimante, réconfortante, amoureuse qui me met dans cet état naturel de me sentir tellement libre de mon histoire et tellement amoureuse de la vie avec cette envie naissante d’aider là où j’ai été aidée.
Et si le plaisir de me donner de corps dans la sexualité charnelle était préparatoire au plaisir de me donner de cœur dans un service à rendre à la vie sur terre ?

PAUVRE VICTIME du philosophe Denis MARQUET

Le mot victime recouvre une réalité : si on me vole ou m’assassine, je suis la victime d’un délit ou d’un crime.
En m’attribuant cette notion, qui appartient à la sphère juridique, la société m’offre une triple reconnaissance : d’abord que je souffre ; ensuite, que je ne suis pas responsable de mes souffrances ; enfin, qu’un tiers en est responsable et me doit réparation.
Nécessaire dans le domaine juridique, ce concept devient dangereux appliqué au domaine psychologique.
N’avons-nous pas tendance, consciemment ou non, à nous poser en victime ? Car nous pouvons en attendre un triple bénéfice, qui est en réalité une triple impasse.

1) Par la mise en avant de ma souffrance, je peux espérer qu’un autre va venir m’en soulager. Ne se sentant pas responsable de sa souffrance, la victime attend secrètement son sauveur : celui qui en assumera la responsabilité à sa place. Bien des amours naissent d’une transaction entre inconscients : tu me sauves/ je te sauve. Et beaucoup meurent de ce que les amoureux n’ont su dépasser ce marché de dupe. Car, en matière psychologique, personne ne sauve personne.

2) Par l’affirmation de mon irresponsabilité, j’évite non seulement la culpabilité (je souffre mais ce n’est pas ma faute), mais encore la pénible tâche de chercher en moi-même les racines de ma souffrance. Car il est douloureux de regarder au fond de soi ; affronter ses ombres demande du courage. C’est pourtant le seul moyen de guérir vraiment. Dénier ma responsabilité me procure une trompeuse impression d’allégement que je paye immédiatement au prix fort : celui d’une totale impuissance. Celle-ci est fréquemment compensée par une quête de toute puissance. La recherche compulsive du pouvoir sur autrui cache souvent une victime impuissante.

3) J’espère obtenir réparation, donc soulagement de mes souffrances, en trouvant un coupable. C’est ainsi que la victime cherche son bourreau. Parfois, elle le trouve, se liant de préférence à des êtres qui vont réellement la faire souffrir. Plus souvent, elle l’invente. Lorsque je projette inconsciemment l’image du sauveur sur un être aimé, j’attends de lui le soulagement de vieilles souffrances refoulées-lesquelles refont ainsi surface à l’occasion de sa rencontre ! Le « sauveur » étant évidemment impuissant à soulager des souffrances qui sont intérieures à la victime, celle-ci lui en attribue la responsabilité, le faisant passer du statut de sauveur à celui de bourreau. L’amour se transforme en haine et la victime exerce son courroux sur le sauveur déchu. La victime oscille toujours entre plainte et colère.
Deux conclusions : D’abord, c’est en se posant en victime, consciemment ou non, que l’on transmet la souffrance. Ce sont les victimes qui font mal.
Ensuite, personne n’échappe à cette impasse, pour une raison simple :
C’est qu’il est vrai que nous ne sommes pas à l’origine de notre souffrance.
Nous avons reçu, enfant, les blessures de notre âme, et celles-ci n’ont pas été reconnues. D’où la difficulté d’en assumer à présent la responsabilité.
Soyons indulgents avec nous-mêmes : c’est un très long et difficile chemin, celui de la maturité.
Il consiste à prendre conscience que, si je ne suis pas la cause de ma souffrance, la cause de ma souffrance est en moi. Donc aussi la puissance de m’en libérer.
On cesse d’être une victime par la responsabilité : c’est moi qui souffre, donc c’est moi qui peux.